The Black Dream

Je me sens étrangement triste.

Je reviens d'un voyage d'une semaine en Slovaquie, où j'ai rencontré pleins de gens, je me suis ouverte. Et surtout j'ai brisé cette routine. Celle qui me fait mal chaque matin, au réveil. Je comprends maintenant pourquoi j'aime tant dormir, pourquoi je me fous de la vie et pourquoi je déteste me réveiller. Parce que le sommeil offre quelque chose de merveilleusement incontrolable: les rêves. Quand j'étais en Slovaquie, même si je me levais tôt, je m'en fichais. Parce que je savais que la journée qui suivrait serait pleine de surprises, de rencontres, d'inattendu. Et aujourd'hui, je suis de retour à ma vie normale, banale et tellement plate. Depuis toutes ces années je cherche à la remplir avec des choses futiles, je m'engage dans des projets, des associations, je travaille beaucoup ... Tout ça pour me sentir pleine de vie, pour tromper l'ennui. Mais la vérité est que je m'ennuie. Réellement. Je ne suis pas heureuse. Je n'ai aucune raison de me lever le matin. Aucune autre raison que ce à quoi on m'a toujours formatée: "réussir ma vie". Et pourtant je suis en train de tout rater.

Je ne veux pas être là, je ne veux pas mener cette vie là. Et si aujourd'hui je me sens si mal à propos de ma vie ... Je sais que ça ne deviendra que pire. L'idée de vieillir come tous les autres me rebute, je refuse de faire des études très fermées, comme ce que j'ai toujours connu, je refuse de me marier et de vivre avec la même personne pendant 20 ans, je refuse de vivre la même chose chaque jour ! Je veux du changement, je veux avoir envie de découvrir ma journée, ma vie. Je veux avoir envie d'apprendre plus. Mais pas en écoutant sagement les mêmes profs, assise à coté des mêmes élèves ... J'en ai marre de tout ça.

La Slovaquie n'était pas si géniale que je le pensais, mais au moins elle m'a ouvert les yeux sur ce qui ne va pas chez moi depuis des mois. Je comprends à présent pourquoi je rêve tant d'une histoire d'amour, pourquoi j'attends tant de choses extraordinaires des gens, pourquoi je remplis mon emploi du temps comme ça ... Je comprends tout, car tout est lié. Et je suis profondément déçue, une fois de plus, par la normalité de ce que la vie a à m'offrir. Et le pire dans tout ça est, je pense, que je n'ai aucune idée de comment arranger tout ça.

M.

J'aimerais parler de beaucoup de choses.

Du jugement des individus sur les autres, et surtout de la manière dont on l'accepte, le poids que ce jugement prend dans nos vies.

Des sentiments, souvent trop contrôlés par nos pensées, nos choix "raisonnables".

Des doutes, de la construction de l'identité, en particulier à l'âge adolescent. Des questions qu'on se pose. De l'envie de se démarquer ou non, et à quelle point.

De l'orgueil. De la confiance en soi, trop, pas assez ... Difficile à juger.

De l'avenir. Qui nous parait malheureusement bien sombre, même lorsque nous sommes jeunes.

J'aimerais parler d'autres choses encore, mais le temps me manque.

Je pourrais passer une nuit blanche à écrire ce long monologue sur la dure vie psychologique des ados, mais je ne le ferai pas.

Bonne nuit,

M.

Tu deviens un glaçon. Les jours passent et tu t'enfonces un peu plus dans l hiver. J'ai peur que ça ne devienne un hiver éternel, que ta carapace deviennent si froide et si gelée que personne ne pourra la briser. Pas même moi. J'ai toujours été impuissante face à ton malheur et je m'en veux. Je t'en ai voulu aussi, je crois. Je t'ai écrit, je t'ai pleuré, je t'ai ignoré, je t'ai pardonné, je t'ai aimé et je t'ai détesté. Et j'ai crié. J'ai tellement crié ... Pour que tu m'entendes, pour que tu me voies. Qu'enfin tu saches que je suis là pour toi, mais aussi plus égoïstement pour que tu me dises que tu es la pour moi.
Mais mes mots ne t'ont jamais atteint, et tes mots sont restés morts, comme tu es resté sourd et aveugle.
Ce qui me tue c'est de savoir que tu crois que ça te protège ! Alors que ça te tue de l'intérieur. Ça t'étouffe, t'emprisonne, t'asphyxie, t'empoisonne. Et m'empoisonne.

J'ai toujours cru que j'aimais me confier à des garçons parce qu'ils ne me jugeaient pas et parce qu'ils m'étaient fidèles. Et aujourd'hui enfin je vois la vérité, c'est parce qu'en eux je te cherchais toi.
Ton amour, tes mots, ta chaleur
Ta présence, ta compassion, tes yeux.
Oui ces yeux que tu noies dans les volutes de l'irréel, dans le monde du passé qui s'imagine futur ...
Tu as un avenir, et je veux que tu le voies. Je veux qu'il soit avec moi, et avec ma soeur. Avec tes amis et ma mère. Avec ceux qui t'ont aimé et qui continues de t'aimer malgré tes conneries, malgré le fait que toi tu ne les aime pas.
Mais bon sang Papa, tu t'attends à quoi ? A ce que tout le monde vive comme toi dans l'attente du rien et du tout a la fois ? Et ben non ça ne marche pas comme ça, parce que nous ce qu'on attend c'est toi.
Moi je t'attends, et tout ce que je veux c'est pouvoir me blottir contre ton coeur enfin ouvert et enfin vivant.

M.

Le courage se trouve parfois dans les actes les plus insignifiants. Un jour, on se libère de l'emprise du monde, on défie le regard des autres et on se détache de sa famille. Sans rebellion, sans mépris, sans rejet. Simplement on se tourne vers soi, vers sa vie future. En s'appuyant sur le passé, sur nos expériences et celles des autres, on apprend à se construire. Ca commence dès la naissance, on se sépare du ventre douillet et sain de notre mère, pour affronter le dur monde. Et puis, pendant l'enfance, on va vers les autres, on se socialise, on apprend. Mais à l'adolescence tout commence à changer, à tanguer. Notre sécurité a besoin d'être renversée, parce que ... Je ne sais pas pourquoi. Peut-être pour devenir des adultes. En tous cas, on a besoin d'être plus indépendant vis à vis de la société, de notre mode de vie, et surtout de notre famille. Mais c'est dur, comme pour tout le monde, parce qu'ils ne veulent pas forcément vous laisser partir et vous même êtes réticent à faire ces pas qui vous éloigne un peu plus de ce que vous avez toujours connu. Mais je commence à me rendre compte que ce détachement n'est pas juste une rebellion, un test pour connaitre nos limites. C'est surtout un pas vers la maturité: on ouvre ses ailes et on s'envole vers le monde, et surtout vers soi.

J'entame une petite quête intérieure, et à vrai dire je l'ai déjà commencé. Je veux bien sûr savoir qui je suis, mais avant tout qui je veux être, pour pouvoir tout mettre en place pour le devenir, avec les petites erreurs, les échecs et les victoires qui forgeront l'être que je suis déjà en train de devenir.

Tout ce petit débat sur l'adolescence et ses déboires, parce que je me suis fait faire un piercing à l'oreille et que je réfléchis à ce qui m'a poussé à faire ce geste. Non, ce n'est pas justement un doigt d'honneur à la société, ni même à mes parents. D'ailleurs, ma mère s'en est fait un aussi. Mais j'en avais envie depuis longtemps, et ce n'est qu'un bijou, un accessoire qui constitue ma personnalité.

D'ailleurs j'en ai assez de tous ces magasins de vêtements. Je ne prends plus vraiment de plaisir à aller faire du shopping, parce que j'ai le sentiment d'acheter toujours les mêmes choses, et d'être une copie conforme de tous ces gens autour de moi, même si j'y ajoute ma petite marque personnelle. Je veux découvrir de merveilleuses petites boutiques originales, au détour d'une rue, en déambulant au hasard dans ma ville.

Des conseils de boutiques sympa sur Lyon ?

Sur ce, bye ! I gotta work ...

M.

     Pour la première fois, j'ai passé le réveillon du jour de l'an seule à la maison, avec des amis. Seule, sans mes parents. Bien sûr, j'étais heureuse qu'ils me fassent confiance et qu'ils m'autorisent à fêter ça avec mes amis ... Mais j'ai le sentiment que si je leur ai demandé cette faveur, c'était aussi pour leur faire plaisir. Ca peut paraitre étrange ... Et même cool ! Parce que mes parents veulent que je profite de ma jeunesse et m'encouragent à m'amuser, mais ils attendent trop de moi. Ironique, non ? Ils mettent des interdits, des règles comme n'importe quels parents, et je les respecte ... Mais ils s'attendent à ce que je les brise. Ils souhaiteraient surement que je vive la même chose que eux, lorsqu'ils avaient 4 ans de plus que moi, et pas vraiment la même mentalité ni la même génération. Je ne suis pas une de ces filles populaires qui connaissent pleins de gens, qui organisent des soirées où on danse, on boit, on fume, on dépasse les interdits justement.

Alors quand les parents rentrent, que la maison est rangée et qu'il n'y a pas eu d'incidents ... Je voudrais être fière. Et bien je ne peux pas, parce que je sais que, quelque part, ça déçoit mes parents.

     Je ne sais pas comment leur dire que je ne suis pas comme ils l'attendent, et que je ne vais pas changer ça pour eux, en tout cas pas tout de suite. J'aimerais qu'ils arrêtent de me juger sans arrêt, même si ce n'est pas dans le même sens que d'autres parents. Mais je n'arrive pas à communiquer avec eux. A chaque conversation, je me braque, ou bien je fuis. Ou bien ils se vexent. Je sais bien qu'ils veulent encore avoir cette totale prise sur ma vie, comme sur un enfant et retrouver à la fois leur adolescence à travers la mienne. Mais j'ai le sentiment d'étouffer à travers leurs attentes et j'aimerais vivre ma propre expérience, pas dictée par de stupides séries ou la vie d'autres gens, différents.

Sur ce, bonne année ! J'espère que votre réveillon s'est bien passé :)

M.

The Black Dream.
Un nouveau départ, après de nombreux blogs pendant mon enfance, je souhaite prendre du recul sur moi même et me retrouver.
Ce soir, après avoir ralenti le flot de pensées qui m inonde je vais tenter de mettre mes rêves absurdes de côté en d enfin dormir ... plus facile à dire qu'à faire, car comme on le sait, les rêves sont incontrôlables ...
Bonne nuit :3
M.